Ce n'est plus un scoop : les nouvelles technologies participent, elles aussi, à la dégradation de notre planète. Comment ? Eh bien, pour fonctionner, nos outils numériques matériels ou dématérialisés nécessitent entre autres : de l’énergie (issue en grande partie d’énergies fossiles), de l’eau (pour produire nos équipements ou refroidir les centres de stockage de nos données) mais aussi des métaux plus ou moins rares qu’il est nécessaire d’aller extraire aux quatre coins du monde.
Bref, la production et l’utilisation de nos équipements numériques polluent et représentent aujourd’hui 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Mais alors, comment quelque chose d’immatériel et d’invisible à l’œil peut-il polluer ? Pourquoi nos boîtes mails participent-elles au réchauffement climatique ? On vous explique tout dans cet article ! 🤓
Internet, c’est bien pratique et ancré dans notre quotidien depuis son officialisation en 1983. Pourtant, qui connaît le fonctionnement de la toile sur le bout des doigts ? Eh non, ce n’est pas de la magie ! Le réseau Internet ne tombe pas du ciel : il est le fruit d’une connexion tissée (d’où la toile) entre de nombreux équipements matériels.
Et si on vous disait qu’Internet était une longue autoroute de l’information, un grand réseau routier… de câbles sous-marins ? Eh bien, c'est le cas ! Internet, c’est avant tout des câbles de télécommunication en fibre optique longs de milliers de kilomètres qui permettent de créer des liaisons entre nos équipements (et les continents !). D’ailleurs, si ça vous intéresse, vous pouvez visualiser l’ensemble du réseau de câbles Internet en ligne ! Ces longs câbles sous-marins permettent de faire transiter 99% des données mondiales ! Le 1% restant transite grâce aux satellites.
Pour mieux visualiser les équipements matériels qui entrent en jeu, on vous propose de retracer les connexions de votre ordinateur à ces câbles. Lorsque vous êtes sur votre ordinateur (N°1), pour avoir Internet, vous vous connectez à une box (N°2). Cette box est reliée à un câble ADSL ou à la fibre (N°3). Ce réseau de câbles mène jusqu’à un centre de stockage et de transit des données que l’on appelle un datacenter (N°4).
Lorsque vous envoyez un mail, vous créez une donnée à transmettre à un destinataire. Imaginons que vous ayez une adresse Gmail et que vous vouliez envoyer un email à qui possède une adresse Yahoo.
Dit comme ça, ça a l’air simple... Mais en réalité, les centres de stockage sont répartis dans plusieurs zones géographiques du monde. Google permet d'ailleurs de voir où sont situés ses datacenters (États-Unis, Europe, Asie, Amérique du Sud…) et de choisir où abriter ses données. Votre mail peut donc voyager de France jusqu’aux États-Unis puis repartir en Europe, selon l’emplacement du datacenter du destinataire. Durant ce voyage, le mail transite entre différents routeurs (machines) qui lui indiquent la route à suivre. Quand on sait que l’on envoie 280 milliards de mails chaque jour dans le monde, ça fait beaucoup de données qui voyagent.
Un datacenter héberge, traite et fait transiter nos données grâce à des routeurs, des commutateurs, des pare-feux, des systèmes de stockage, des serveurs… Bref, de multiples machines qu’il faut alimenter.
Concrètement, un datacenter est un grand site, un peu comme un hangar, ultra-sécurisé. À l’intérieur, on y trouve des rangées immenses de serveurs. C’est plutôt impressionnant ! Le plus grand datacenter au monde appartiendra à Kolos, et sera situé au niveau du cercle arctique polaire en Norvège. Oui mais... Qui dit machines qui tournent 24h sur 24 dit… énergie et refroidissement ! Chaque machine nécessite un accès à l’électricité, un système de ventilation (comme sur un ordinateur) ainsi qu’un système de refroidissement. Car oui, faire transiter des données, ça fait chauffer les machines. On peut d’ailleurs le voir quand notre ordinateur se met à ventiler fort et à chauffer.
En bref, alimenter en énergie et refroidir ces datacenters consomme énormément d’énergie. Sur les 4% de gaz à effet de serre annoncés, les data centers représentent déjà 53% des émissions.
Côté électricité, nous sommes loin d’atteindre les 100% d’énergies renouvelables. Bien que de grands groupes essaient de s’alimenter en énergies renouvelables, les datacenters dépendent encore des énergies fossiles.
Le refroidissement des datacenters, qui doivent être maintenus entre 24 et 27 °C, nécessite l’utilisation de plusieurs techniques :
Islande, Arctique, Finlande… les zones froides du globe sont ainsi de plus en plus convoitées pour la construction de nouveaux datacenters.
👉 Donc pour résumer :
Stocker ou envoyer de la donnée consomme énormément d’énergie : électricité dépendante du pétrole, air et eau pour refroidir… Problème : ces ressources, loin d'être illimitées, seront de plus en plus sollicitées puisque l’accès à Internet se démocratise et les flux de données sont en constante augmentation.
De manière globale, nous pouvons tous agir à notre échelle pour limiter notre pollution numérique en conservant nos équipements le plus longtemps possible et en les réparant. Côté email, on peut s'évertuer à :
Et voilà : le fonctionnement des données et la façon dont un email peut polluer n'ont désormais plus aucun secret pour vous ! Évidemment, ce principe fonctionne pour toutes les données : les vidéos Youtube, le streaming sur Netflix… L’émission de CO2 ne se résume donc pas qu’aux transports ou à l’alimentation. C’est un combat que l’on mène sur tous les fronts, ensemble et à notre échelle. 💪
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