L'impact caché de nos emails sur le changement climatique

Publié le :
May 11, 2021
Mis à jour le :
May 4, 2024
Par :
Margaux Allain
Thème
Planète

Ce n'est plus un scoop : les nouvelles technologies participent, elles aussi, à la dégradation de notre planète. Comment ? Eh bien, pour fonctionner, nos outils numériques matériels ou dématérialisés nécessitent entre autres : de l’énergie (issue en grande partie d’énergies fossiles), de l’eau (pour produire nos équipements ou refroidir les centres de stockage de nos données) mais aussi des métaux plus ou moins rares qu’il est nécessaire d’aller extraire aux quatre coins du monde.

Bref, la production et l’utilisation de nos équipements numériques polluent et représentent aujourd’hui 4% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Mais alors, comment quelque chose d’immatériel et d’invisible à l’œil peut-il polluer ? Pourquoi nos boîtes mails participent-elles au réchauffement climatique ? On vous explique tout dans cet article ! 🤓

Votre email transite sous les océans

Internet, c’est bien pratique et ancré dans notre quotidien depuis son officialisation en 1983. Pourtant, qui connaît le fonctionnement de la toile sur le bout des doigts ? Eh non, ce n’est pas de la magie ! Le réseau Internet ne tombe pas du ciel : il est le fruit d’une connexion tissée (d’où la toile) entre de nombreux équipements matériels. 

Internet, un grand réseau routier

Et si on vous disait qu’Internet était une longue autoroute de l’information, un grand réseau routier… de câbles sous-marins ? Eh bien, c'est le cas ! Internet, c’est avant tout des câbles de télécommunication en fibre optique longs de milliers de kilomètres qui permettent de créer des liaisons entre nos équipements (et les continents !). D’ailleurs, si ça vous intéresse, vous pouvez visualiser l’ensemble du réseau de câbles Internet en ligne ! Ces longs câbles sous-marins permettent de faire transiter 99% des données mondiales ! Le 1% restant transite grâce aux satellites.

Pour mieux visualiser les équipements matériels qui entrent en jeu, on vous propose de retracer les connexions de votre ordinateur à ces câbles. Lorsque vous êtes sur votre ordinateur (N°1), pour avoir Internet, vous vous connectez à une box (N°2). Cette box est reliée à un câble ADSL ou à la fibre (N°3). Ce réseau de câbles mène jusqu’à un centre de stockage et de transit des données que l’on appelle un datacenter (N°4). 

Concrètement, que se passe-t-il quand j’envoie un mail ?

Lorsque vous envoyez un mail, vous créez une donnée à transmettre à un destinataire. Imaginons que vous ayez une adresse Gmail et que vous vouliez envoyer un email à qui possède une adresse Yahoo. 

  1. Vous rédigez votre mail sur votre ordinateur ou téléphone.
  2. Vous appuyez sur le bouton "envoyer".
  3. Votre mail voyage jusqu’au centre de stockage (datacenter) de Gmail.
  4. Le centre de stockage recherche le centre Yahoo.
  5. Votre mail voyage jusqu’au centre de stockage Yahoo.
  6. Votre frère accède à son email !

Dit comme ça, ça a l’air simple... Mais en réalité, les centres de stockage sont répartis dans plusieurs zones géographiques du monde. Google permet d'ailleurs de voir où sont situés ses datacenters  (États-Unis, Europe, Asie, Amérique du Sud…) et de choisir où abriter ses données. Votre mail peut donc voyager de France jusqu’aux États-Unis puis repartir en Europe, selon l’emplacement du datacenter du destinataire. Durant ce voyage, le mail transite entre différents routeurs (machines) qui lui indiquent la route à suivre. Quand on sait que l’on envoie 280 milliards de mails chaque jour dans le monde, ça fait beaucoup de données qui voyagent.

Zoom sur les datacenters

Un datacenter héberge, traite et fait transiter nos données grâce à des routeurs, des commutateurs, des pare-feux, des systèmes de stockage, des serveurs… Bref, de multiples machines qu’il faut alimenter.

Concrètement, un datacenter est un grand site, un peu comme un hangar, ultra-sécurisé. À l’intérieur, on y trouve des rangées immenses de serveurs. C’est plutôt impressionnant ! Le plus grand datacenter au monde appartiendra à Kolos, et sera situé au niveau du cercle arctique polaire en Norvège. Oui mais... Qui dit machines qui tournent 24h sur 24 dit… énergie et refroidissement ! Chaque machine nécessite un accès à l’électricité, un système de ventilation (comme sur un ordinateur) ainsi qu’un système de refroidissement. Car oui, faire transiter des données, ça fait chauffer les machines. On peut d’ailleurs le voir quand notre ordinateur se met à ventiler fort et à chauffer. 

En bref, alimenter en énergie et refroidir ces datacenters consomme énormément d’énergie. Sur les 4% de gaz à effet de serre annoncés, les data centers représentent déjà 53% des émissions. 

Côté électricité, nous sommes loin d’atteindre les 100% d’énergies renouvelables. Bien que de grands groupes essaient de s’alimenter en énergies renouvelables, les datacenters dépendent encore des énergies fossiles.

Le refroidissement des datacenters, qui doivent être maintenus entre 24 et 27 °C, nécessite l’utilisation de plusieurs techniques :

  • Le free-cooling : le refroidissement par l’air froid extérieur
  • Le free-chilling : le refroidissement par l’eau
  • Le refroidissement abiatique et évaporatif : par évaporation de l’eau dans l’air
  • Le refroidissement par immersion : immersion des datacenters dans l’eau, comme l’a récemment testé Microsoft. 

Islande, Arctique, Finlande… les zones froides du globe sont ainsi de plus en plus convoitées pour la construction de nouveaux datacenters. 

👉 Donc pour résumer :

Stocker ou envoyer de la donnée consomme énormément d’énergie : électricité dépendante du pétrole, air et eau pour refroidir… Problème : ces ressources, loin d'être illimitées, seront de plus en plus sollicitées puisque l’accès à Internet se démocratise et les flux de données sont en constante augmentation.

Comment réduire l’empreinte carbone de ses e-mails ?

De manière globale, nous pouvons tous agir à notre échelle pour limiter notre pollution numérique en conservant nos équipements le plus longtemps possible et en les réparant. Côté email, on peut s'évertuer à :

  • Réduire le poids de ses mails en évitant les pièces jointes ou en compressant les images.
  • Se désabonner des newsletters qu'on ne lit pas.
  • Supprimer les adresses emails inutiles dont on ne se sert plus pour éviter le stockage de mails.
  • Vider sa boîte mail régulièrement. D’ailleurs, l’outil Cleanfox permet de faire le tri en quelques clics !
  • Réduire sa liste de destinataires et éviter de mettre 10 personnes en copie.

L'impact caché de nos emails sur le changement climatique, en résumé

Et voilà : le fonctionnement des données et la façon dont un email peut polluer n'ont désormais plus aucun secret pour vous ! Évidemment, ce principe fonctionne pour toutes les données : les vidéos Youtube, le streaming sur Netflix… L’émission de CO2 ne se résume donc pas qu’aux transports ou à l’alimentation. C’est un combat que l’on mène sur tous les fronts, ensemble et à notre échelle. 💪

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