Salutations, matelots ! Dans un article précédent, on vous parlait du 7ᵉ continent - une soupe de particules plastiques qui se distingue par sa taille énorme… Eh bien, nous ne sommes pas au bout de nos surprises !
Depuis sa découverte en 1997 par l’océanographe et capitaine de bateau américain Charles Moore, le 7ᵉ continent n’a cessé de grossir… jusqu’à abriter un véritable écosystème de bactéries, surnommé la « plastisphère ». Dans cet article, on lève le voile sur ce nouveau phénomène de la nature et son impact potentiel sur l’Océan… 🧐
On le nomme “The Great Pacific Garbage Patch” en anglais (soit la “grande soupe plastique du Pacifique). Mais qu’est-ce que ce drôle de continent, au juste ?
Chacune de ces appellations est plus ou moins explicite... et désigne une zone de l'océan Pacifique où sont parsemés sur plusieurs milliers de km² des déchets en plastique flottants (appelés aussi microplastiques). On parle alors de “zone de convergence des déchets flottants”. Ces derniers sont pris dans un gyre océanique - soit un énorme tourbillon d'eau océanique constitué d'un ensemble de courants marins.
💡 Pour rappel, les microplastiques sont de petites particules dont la taille est inférieure à 5 mm. Leur particularité ? Elles peuvent se disperser aisément dans l’environnement, du fait de leur taille minuscule et de leur poids-plume.
👆 Véritable menace pour la faune et la flore marines, on estime que le 7ᵉ continent affecterait près de 267 espèces marines différentes…
On savait déjà que l’accumulation de déchets plastiques pouvait perturber la vie et l’équilibre des écosystèmes marins… Mais on était loin d’imaginer que ces déchets pouvaient engendrer à leur tour l’apparition d’un écosystème à part entière : la plastisphère.
👉 Le cercle vicieux est le suivant : à mesure que les débris plastique s’accumulent dans le vortex de déchets du Pacifique nord, des bactéries s’y développent… C’est ainsi que d’énormes nids à microbes se mettent à prospérer 😨. Problème : ces derniers sont néfastes pour la vie marine (et potentiellement les humains). Par exemple, la bactérie vibrio cholerae (à l’origine du choléra) y a élu domicile !
Mais le problème ne s’arrête pas là ! D’après une étude publiée en décembre 2021, de nombreux animaux et plantes s’éloignent de leur habitat naturel (situé près des côtes) en s’accrochant aux débris plastiques… et finissent par envahir de nouveaux écosystèmes en haute mer, comme le 7ᵉ continent.
Or, ces espèces (comme les poissons côtiers) ne sont pas censées se trouver en haute mer. On les croyait même incapables d’y vivre sur une longue période et pourtant, ils l’ont fait ! Leur présence perturbe l’équilibre de la faune marine déjà présente… ce qui favorise ensuite l’apparition d’espèces invasives en haute mer, altérant l’équilibre des écosystèmes.
Exemple ici avec l'anatife commun. Ce crustacé, qui vit habituellement accroché à des baleines ou des objets naturels flottants, se retrouve aujourd'hui à s'accrocher à des macro-déchets plastiques. Et plus il y a de plastique, plus ils ont de place pour se développer.
Bon. Le constat est le suivant : le 7ᵉ continent se compose de plastiques à 90 %... et parmi ces derniers, 80% proviennent de la terre via les fleuves ! La morale, dans l’histoire, elle se devine aisément : il est tout à fait possible de mettre fin à l’expansion folle du 7ᵉ continent et de la plastisphère… en changeant nos modes de consommation (et en coupant court au plastique, donc !)
On peut tous changer les choses à notre échelle - à l’image du petit colibri qui, d’après une légende amérindienne, n’hésite pas à éteindre le feu d’une forêt en apportant sa maigre (mais si symbolique) contribution. Chaque geste compte, quand il s’agit de construire un monde meilleur 🌱.
Pour venir à bout du plastique dans les mers, on peut commencer par exemple par :
Quelque 1 800 milliards de déchets plastiques pollueraient les océans à l’heure actuelle… Face à ce constat sans appel, il est plus que jamais temps d’agir. Et ça tombe bien : nous sommes tous à même (entreprises, institutions, particuliers) de sauver la nature de la pollution plastique. Alors, on s’y met quand ?