L'effet cocktail, ça n'a rien à avoir avec le p’tit spritz qu'on peut siroter l’été, les doigts de pieds en éventail sur notre transat. 🍹 Non non, ce genre de cocktail, on préfère plutôt l'éviter... Dans cet article, on vous explique tout sur ce phénomène rimant avec "perturbateurs endocriniens" et "risques sur la santé", entre autres joyeusetés 🤪.
Un perturbateur endocrinien est une molécule synthétique ou naturelle capable d’interférer avec notre système hormonal. Cette molécule peut :
👉🏼 imiter l’action des hormones naturellement présentes dans notre organisme et entraîner des réponses erronées de la part du corps
👉🏼 empêcher une hormone de se fixer à son récepteur et bloquer certaines actions essentielles au bon fonctionnement du corps humain
👉🏼 perturber la production, la dégradation ou la régulation d’une hormone
👉🏼 perturber le transport des hormones dans l’organisme.
Pour faire plus simple, un perturbateur endocrinien peut imiter, bloquer ou modifier le comportement de nos hormones, ce qui peut causer plus d’un souci pour notre corps…
💡 La littérature scientifique a déjà révélé que les perturbateurs endocriniens pouvaient être dangereux, même à faible dose, pour la santé de l’Homme. On peut observer une fertilité en baisse, des cancers, des malformations chez les fœtus, de l’endométriose chez la femme, du diabète, un problème au niveau du système immunitaire, de l’obésité, etc. Le problème majeur ? Ces substances sont en grand nombre (il existe plusieurs centaines de molécules chimiques toxiques différentes) et elles se retrouvent dans plusieurs produits du quotidien… 😔
On peut retrouver le plus souvent des perturbateurs endocriniens :
🍽 Dans l’alimentation. Directement via les aliments ou alors via les contenants alimentaires dans lesquels les plats sont conditionnés ou préparés. Soja, additifs et colorants alimentaires, pesticides dans les fruits et légumes, eau du robinet, contenants en plastiques, ustensiles de cuisine, canettes, biberons pour bébé, conserves, etc.
🧴 Dans les produits cosmétiques. On évoquait d'ailleurs ce sujet dans notre article consacré aux ingrédients dangereux dans les cosmétiques : phtalates, sulfates, sels d’aluminium dans les déodorants, conservateurs, huiles essentielles, etc.
🌬 Dans les composants volatils. Ces derniers représentent une contamination par inhalation de substances : HAP (Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques), toluène, l’acétaldéhyde, etc.
🪑 Dans les objets du quotidien : tapis de change, jouet, vaisselle, meubles neufs…
🧽 Dans les produits ménagers : lingettes pour le sol, nettoyant pour le four, lessive, assouplissant, etc.
👉🏼 Dans les médicaments.
🚘 Dans les produits utilisés par certains secteurs professionnels : produits ménagers, produits mécaniques à base d’huiles minérales, inhalation de gaz, contact avec du plomb ou du mercure, etc.
Et, malheureusement, dans encore plein d’autres domaines… Eh oui, grâce aux études qui ne cessent d’être publiées, on découvre chaque année la présence de nouvelles substances ou molécules chimiques dangereuses dans nos objets et produits du quotidien. Une des choses que les scientifiques ont aussi découvertes, c’est que certaines substances sont plus dangereuses à faible dose qu’à haute dose. Le moins ne veut donc pas dire le mieux !
Qu'en est-il de l’effet cocktail des perturbateurs endocriniens ?
Les scientifiques parlent "d’effet cocktail" lorsque plusieurs substances suspectées dangereuses sont “ingérées” en même temps par l’Homme à travers un ou plusieurs produits. On comprend donc que ce phénomène peut se produire plusieurs fois par jour, puisque ces substances peuvent être présentes dans plusieurs objets et produits du quotidien ! Alors qu’en disent les études ? 🧐
Eh bien, pour le moment, il reste difficile d’évaluer les risques d'interaction entre plusieurs perturbateurs endocriniens pour la santé humaine. La raison est simple : mesurer la toxicité d’un élément, c’est bien plus aisé que de mesurer celle de plusieurs éléments en même temps. Rajoutons qu'en fonction des différentes interactions, les résultats de toxicité ne seront pas les mêmes ! Une molécule toxique peut diminuer l’effet d’une autre molécule, mais cette même molécule peut doubler l’effet d’une autre. Bref, il existe des milliers de combinaisons à étudier, ce qui rend l’évaluation des risques d’effet cocktail assez compliquée ! 😣
Ce qui est sûr, c'est que l’ANSES a les yeux rivés sur les études. Elle ne manque pas de transmettre régulièrement au grand public ses recommandations pour limiter les effets néfastes des perturbateurs endocriniens.
Avant de nous lancer dans toutes les astuces données par l’ANSES pour limiter les effets nocifs de ces substances, on va parler des moments de vie les plus propices aux perturbations du système endocrinien. Les scientifiques ont d’ailleurs donné un nom à ces périodes, ils parlent de fenêtres d’exposition !
Une fenêtre d’exposition, c’est tout simplement une période de notre vie durant laquelle on peut être plus sensible aux perturbations endocriniennes. On en observe plusieurs : la grossesse, la petite enfance (jusqu’à 6 ans), la puberté ou encore la maladie (cancer, tumeur, etc.). Le corps étant mis à rude épreuve (chamboulement hormonal) ou souffrant d’une immunité plus faible durant ces périodes de vie, il a besoin d’être le moins possible au contact des PE (Perturbateurs Endocriniens).
Pour ça, voici ce que conseille l’ANSES :
De son côté, l’ANSES s’engage à mieux communiquer avec les professionnels de santé, les fabricants et les consommateurs sur les produits et composants nocifs pour la santé.
L’effet cocktail consiste à ingérer ou inhaler plusieurs substances nocives (PE) en même temps. Problème : l’effet cocktail est de plus en plus récurrent, car les substances toxiques sont présentes dans tous les produits qui composent notre quotidien. Alimentation, cosmétiques, produits d’entretien, meubles, vaisselle… On est un peu cernés ! 😅
Heureusement, des organismes, comme l’ANSES, prennent le problème au sérieux et mettent en place des réglementations au niveau européen ou national. C’est d’ailleurs grâce à ce genre d’initiatives que le bisphénol A (BPA) a été interdit dans les biberons dès mars 2011 et que plusieurs ingrédients potentiellement cancérigènes sont interdits dans les produits bio ! 💪🏼
Si vous souhaitez limiter votre exposition aux PE et à l’effet cocktail, vous pouvez mettre en place plusieurs astuces comme :
Formes Galéniques Cosmétiques : le guide complet pour tout comprendre
Quels sont les ingrédients de base de la cosmétique ?
Guide : Produit cosmétique — définition, liste, classification
Ingrédients d'origine naturelle vs naturels : quelles différences ?