Dans le monde, les déchets électroniques pèsent plus lourd que la Grande Muraille de Chine (quelque 57 millions de tonnes). Il s’agirait même de la plus grande source de déchets au monde. Et la France ne fait pas exception ! Selon une étude publiée en 2022, seuls 36% des Français feraient réparer leur appareil électroménager en cas de panne.
Pourtant, réparer ses objets au lieu de les remplacer, c’est plus économique ET plus écologique. Dans cet article, on vous dit tout sur l’indice de réparabilité qui a vu le jour en 2021 - et qui permet de faire rimer “consommation” avec “durabilité” 🌱 .
Derrière l’indice de réparabilité, une idée simple : il vaut mieux réparer que jeter, et ça, nos grands-parents savent de quoi on parle ! En pratique, cet indice, noté sur 10, évalue le degré de réparabilité d’un produit de consommation. Grosso modo, plus l’indice est élevé, plus il indique que le produit en question est facile à réparer !
👆 L’indice de réparabilité tire son origine de la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire promulguée le 10 février 2020. Son objectif : lutter contre le gaspillage en informant les consommateurs sur le caractère réparable/non réparable du produit qu’ils projettent d’acheter.
🌱 Cet outil est une aide précieuse, quand on souhaite alléger son empreinte écologique. La raison est simple : plus l’indice de réparabilité d’un objet est élevé, plus ce dernier est durable… et permet d’éviter la sur-consommation (aux conséquences pas cools sur l’environnement et l’épuisement de nos ressources naturelles).
💡 Un produit réparé, c’est un déchet évité… et autant de pollution, liée à la production d’un nouvel appareil. Par exemple, on estime qu’un réfrigérateur nécessite environ 31 fois son poids en matières premières pour être fabriqué !
Or, selon le Ministère de la Transition Écologique, seulement 40% des pannes des produits électroniques et électriques se soldent par une réparation !
L’indice de réparabilité est désormais obligatoire sur de nombreux produits du quotidien (smartphones, ordinateurs portables, tondeuses à gazon électriques, machines à laver à hublot, téléviseurs…)
💡 Depuis le 4 novembre 2022, quatre nouvelles catégories de produits sont concernées par l’indice de réparabilité : les lave-linge, les lave-vaisselles, les aspirateurs et les nettoyeurs haute-pression.
On l’aura compris, le but de cet outil d’allonger la durée de vie de nos appareils du quotidien - et réduire ainsi le gaspillage ! L’indice est fixé par les fabricants eux-mêmes, mais selon un barème strict ! Des contrôles sont effectués sur les infos communiquées par les marques, dans tous les cas… et des amendes (voire des peines de prison) sont prévues en cas de communication de fausses informations. Pas de filouteries à l’horizon !
Pour déterminer cet indice de réparabilité, les marques se basent sur des critères précis, définis par la loi - tels que la qualité de la documentation fournie par le vendeur, la facilité de montage/démontage du produit, la disponibilité et l’accessibilité des pièces détachées, la disponibilité des mises à jour logicielles…
👉 Pour en savoir plus sur les critères et la méthode de calcul de l’indice, c’est par ici !
Impossible de louper cet indice coloré, qui est généralement apposé sur l’emballage des produits concernés sous la forme d’un logo. Ce dernier va du rouge au vert (la couleur verte signifiant que le produit est aisément réparable). Il est également indiqué sur les sites en ligne, non loin du prix de l’article.
Ce n’est pas un scoop : à mesure que les années passent, l’espérance de vie de nos équipements a plutôt tendance à baisser… malgré des progrès technologiques toujours croissants !
La raison ? Elle tient en deux mots : obsolescence programmée - qui, selon le Code de la consommation, désigne « l'ensemble des techniques, y compris logicielles, par lesquelles le responsable de la mise sur le marché d'un produit vise à en réduire délibérément la durée de vie ». Autrement dit, l’obsolescence programmée, c’est un ensemble de techniques qui permettent à un constructeur de réduire volontairement de la durée de vie d'un produit… afin de pousser le consommateur à le remplacer sous peu.
Et ça marche… Selon l’ADEME, près de 854 906 tonnes de déchets d'équipements électriques et électroniques ont été collectés en France en 2019 (parmi eux, 78 % ont été recyclés).
👆 À cette obsolescence programmée s’ajoute ensuite une nouvelle notion : l’obsolescence culturelle (causée par le marketing, la pub…), qui nous pousse à renouveler nos produits plus que de raison, pour rester dans le vent !
Voici quelques exemples de produits électroniques/électroménagers facilement réparables VS pas du tout réparables :
Un PC Portable Dell Inspiron (indice réparabilité à 8,2) VS un MacBook Pro 13'' (indice réparabilité à 5.6)
Un Smartphone Samsung Galaxy S20FE (indice réparabilité à 8.1) VS une TV LED JVC (indice réparabilité à 5.3)
Un aspirateur balai DYSON V15 (indice réparabilité à 7,4) VS un lave-vaisselle PROLINE (indice réparabilité 5.7)
Selon Raphaël Guastavi, Directeur adjoint Économie Circulaire auprès de l’ADEME, la crainte d’avoir un produit réparé moins performant qu’un produit neuf figure parmi les gros freins à la réparation des produits.
💡 Plus alarmant encore : 53% des Français estiment que réparer est parfois plus couteux que d’acheter un produit neuf - selon une étude ADEME publiée en 2019.
Face à ce constat, le gouvernement a lancé le 15 décembre 2022 un “bonus réparation” afin d’encourager les consommateurs à réparer leurs produits au lieu de les jeter. L’objectif de ce dispositif ? Augmenter de 20 % par an le nombre de réparations… et ainsi allonger la durée de vie des appareils électriques !
En pratique, le bonus réparation se matérialise sous la forme d’un forfait compris entre 10 et 45 € s’appliquant sur les produits qui ne sont plus sous garantie. Pour en bénéficier, il faut se rendre dans un point de réparation labellisé « Quali Repar ».
Vous avez l’âme d’un(e) bricoleur/bricoleuse ?
👉 Alors, il vous suffit d’opérer quelques recherches ciblées sur Internet pour trouver les pièces détachées qu’il vous faut et réparer vous-même votre objet grâce à quelques tutoriels Youtube. Ce tutoriel montre par exemple comment réparer un écran d’iPhone cassé ! On vous promet, c’est faisable les doigts dans le nez !!
Dernière option (et pas des moindres) : emmener votre appareil dans une “réparette” - un endroit où l’on répare vos produits ou on vous apprend à le faire (chez Juliette, on adore cette approche pédagogue) ! À Cherbourg-en-Cotentin, l’équipe de Livermore s’occupe par exemple de prolonger la vie d’appareils défectueux. La prise en charge y est particulièrement accessible (environ 30 € pour réparer un lave-linge par exemple).
L’ADEME et le Ministère de la Transition Écologique proposent un annuaire recensant plus de 120 000 professionnels permettant de rallonger la vie d’objets du quotidien. Vous savez ce qu’il vous reste à faire ! 😉
Comme on l’aura vu, l’indice de réparabilité a pour but d’informer en toute transparence le consommateur quant au caractère plus ou moins réparable de ses futurs achats.
Et il faut dire que la démarche a du bon ! Opter pour un produit facilement réparable, ça permet d’éviter d’avoir à le remplacer rapidement… et c’est toujours ça de pris pour la planète (dont les ressources précieuses sont loin d’être illimitées).
À noter que l’indice de durabilité devrait remplacer l’indice de réparabilité actuel d'ici à 2024. Le but : évaluer la fiabilité, la réparabilité et l’évolutivité des produits de consommation courante.