Helloooo matelot, Elliot à la barre pour te parler recyclage ! Théodore, notre pirate d’eau douce, a commencé cette série en t’expliquant ce qu’était le recyclage. Il t’a donné un maxiiiimum d’infos et de définitions pour que tu aies toutes les clés en mains pour comprendre ses enjeux !
D’ailleurs, il a commencé par te dire que le recyclage, ça part d’un déchet et que ce déchet aujourd’hui : il envahit nos mers et nos océans. 😱 Tu le sais peut-être déjà, mais moi, je me pose plein de questions. Parmi ces déchets, il y a les emballages non ? Curieux comme je suis, j’avais envie d’en savoir plus sur lui et sa fonction.
En plus, si on comprend ce qu’est un emballage, on sait où le jeter. Du coup, on contribue au bon fonctionnement des filières de recyclage et on évite qu’il devienne un déchet de plus.
Pour être sûr de tout comprendre, je suis allé demander à quoi il sert, comment le choisir, comment le jeter… à Arnaud Le Berrigaud, un expert packaging et facilitateur en compréhension des emballages. Ça en jette hein ? 😎
Quand tu vas au magasin, tu as déjà remarqué que tes produits (paquet de pâtes, gel douche…), sont emballés. Des types d’emballages, il y en a pleins. Pour qu’il y en ait autant, pour tous les produits que tu achètes, c’est qu’il y a au moins une raison. Déjà première question, qu'est-ce qu'un emballage ? Pourquoi existe-t-il ? Voici la réponse d’Arnaud Le Berrigaud :
"La définition d’un emballage qui est la plus simple et la plus directe : c’est un objet qui sert à protéger des marchandises.
Au niveau de ses fonctions : j’en ai 3 qui sont incontournables et une quatrième, très souvent importante et à la fois inutile dans certains cas.
Sa première fonction : protéger la marchandise contenue. Sa deuxième fonction : transporter la marchandise du producteur à l’utilisateur. Sa troisième fonction : permettre la conservation de la marchandise (alimentaire, hygiène…). Une quatrième fonction : la communication, c'est-à-dire, noter toutes les mentions légales et obligatoires d’un produit. C’est toujours intéressant d’avoir la composition aussi par moment."
📌 En bref :
Les emballages ont été créés afin de pouvoir transporter des marchandises, tout en les protégeant et les conservant dans leur état initial. C’est toute une logistique qui comporte de nombreuses étapes ! Et ainsi, quand tu achètes ton produit, tu es sûr qu’il est en bon état pour pouvoir l’utiliser, le consommer…
La communication, comme l’explique Arnaud Le Berrigaud, c’est pour t’informer de ce qu’il y a dans ton produit (bah, oui, ton yaourt, comment tu sais s’il est à la fraise ou à l’abricot ? 😅).
💡 Pour te donner une idée des mentions légales, je te donne la liste de celles obligatoires sur les produits alimentaires :
Maintenant que tu sais ce qu’est un emballage et à quoi ça sert. Tu dois penser qu’il doit bien y en avoir dans le lot qui ne servent à rien. Il y a toujours ce moment dans le magasin où on se demande si le packaging de telle ou telle chose est vraiment nécessaire.
On a sûrement tous vu ce qu’on pourrait considérer comme des aberrations en terme d’emballage : des quartiers de fruits mis dans des contenants en plastique jetables ou encore des emballages en plastique dans un autre emballage en plastique. Tu sais, un peu comme des poupées russes.
Pourtant, aussi déroutants que ça puisse être, ils peuvent parfois avoir été conçus pour de véritables raisons. Ce n'est alors pas toujours évident de distinguer ce qu’est un bon ou mauvais emballage. Ou encore, identifier un suremballage.
On a tous notre avis sur ce qui semble réellement utile ou non. Si ça n’a pas d’utilité pour toi, ça a peut être une utilité pour ton voisin, ta voisine ou ton grand-père.
Et ça pour plein de raisons qu’on ne peut pas savoir. Ce n'est pas moi qui le dit, c’est Arnaud Le Berrigaud :
"Pourquoi certaines pommes sont par 6 ?
Car pour certaines personnes, c’est mieux ou plus pratique. Cela peut l’être aussi même pour le producteur, pour des raisons qui rendent son travail plus facile.
Il y a des causes que l’on ne connait pas. Je vais prendre l’exemple du concombre entouré de plastique, c’est un des légumes avec le plus d’eau. Il est mis dans du plastique, car il est produit tellement loin qu’entre les différentes étapes avant son arrivée, le mettre en plastique lui permet de réduire sa perte d’eau. Ce n’est pas forcément bien de le faire, mais derrière il y a une raison."
L’important, c’est de savoir se remettre en question, de développer un esprit critique dès le plus jeune âge, même nos plus petits mousses ! C’est grâce à lui qu’on apprend à se forger un avis réfléchi et de prendre les bonnes décisions. C’est se poser les bonnes questions, notamment sur la place du plastique qui est assez souvent diabolisé :
"1. Est-ce que l’emballage est inutile ? 2. Comment aurais-tu fait sans l’emballage en plastique ? 3. Es-tu sûr que le carton, c’est mieux ? 4. Que m’apprend l’emballage sur mon produit ? "
On a tous notre rôle à jouer, être alerte sur ce que nous consommons et avoir du recul est la première étape.
La seconde étape donne la place aux entreprises.
Pour Arnaud Le Berrigaud, il y a 5 étapes dans son travail où la première (origine de la matière de l’emballage) et la dernière (fin de vie de l’emballage) sont cruciales :
"La deuxième position est celle du producteur d’emballage. On a un devoir : Êtes-vous certains d’avoir besoin d’un emballage, est-il nécessaire ?
On se doit de développer seulement des emballages qui font sens, qui servent. Et secondement, existe-t-il des filières de recyclage ? On ne va pas continuer à jeter de l’emballage qui ne peut pas être recyclé.
Pour le matériau utilisé dans mes conceptions : je l’utilise uniquement si la filière de recyclage immédiate pour ce dernier existe déjà."
"Intégration du recyclé : si le produit s’y prête, plus on met du recyclé, mieux c’est. Pour ce qui est du carton, seulement s’il n’y pas de contact avec les aliments. Il faut savoir que du carton 100% recyclé pour l’alimentaire, ça n’existe pas à part pour la pulpe des contenants à œufs (ndlr : la pulpe, c’est de la pâte à papier). Je n’utilise jamais de matériau comme le polystyrène qui n’a pas de filière de recyclage immédiate, je ne veux pas qu’on continue à jeter des plastiques qui seront brûlés ou enfouis."
Là, c’est un peu plus compliqué de juger ce qu’est du suremballage ou non. D’ailleurs, le suremballage, ce n’est pas seulement un emballage qui en cache un autre :
"C’est aussi un emballage trop épais par exemple. Pour donner un exemple, un emballage en plastique de 6 gr remplacé par un emballage en papier carton, dans lequel il y a du plastique, et qui au total pèse presque 3 fois plus lourd que le plastique seul (18 - 20g)."
Des produits en plastique ne sont donc pas forcément plus néfastes que des produits emballés dans du carton. Dans la mesure où l’emballage est adapté à son produit ou est parfois plus léger que du carton. Et pour Arnaud Le Berrigaud, le poids de ce dernier à une importance.
💡 Point réglementaire : depuis le 1er janvier 2022, certains fruits et légumes ne sont plus emballés dans des emballages en plastique à usage unique. Ils sont alors souvent remplacés par des contenants en carton. Attention, ils ne sont pas forcément meilleurs pour la planète ! Certains d’entre eux sont trompeurs et sont en fait des cartons “couleur kraft”, complètement imprimés.
Petit point de vigilance d’Arnaud Le Berrigaud :
“L’encre utilisée pour les impressions sur les emballages en carton sont généralement remplis de polymères et métaux lourds ! “
C’est pourquoi, privilégie l’achat en vrac de tes fruits et légumes. Ce n’est pas beaucoup plus long, leur conditionnement ne se révèle pas toujours nécessaire sauf pour des framboises ou des fraises par exemple.
Tu dois te dire : “Pour être safe et éviter au maximum les suremballages, tu me conseilles donc de privilégier le vrac, Elliot ?”
Pas forcément, matelot ! Le vrac, c’est génial ! Ça évite en effet la production d’emballages inutiles à condition que tu apportes tes propres contenants et que tu n’en achètes pas sur place (même s’ils te semblent ok, car en papier). Cependant, le mode de vie tout en vrac, c’est comme son nom l’indique, un mode de vie.
À toi de trouver ce qui est le plus adapté à ton quotidien. Sans oublier d'utiliser ton esprit critique et faire appel à celui de tes petits mousses, pour mieux prendre conscience des impacts de tes choix et faire les meilleurs compromis.
Maintenant que tu connais l’emballage, son utilité et lequel choisir sur le bout des doigts, tu dois te demander ce que tu en fais une fois qu’il doit finir à la poubelle.
L’ADEME, propose notamment un outil pour connaître où doit aller ton déchet.
"On nous répète tellement que c’est compliqué que ça devient compliqué.
À la maison, on a une première routine, avec des instructions qu’on connaît par cœur. Des fois, on a des doutes, mais en général ça passe.
Dans la rue, lorsqu’on cherche une poubelle : il n’y en a souvent qu’une seule, c’est une autre routine.
Dans la gare, il y en a 2 (poubelles) une verte et une jaune avec des pictos qui ne ressemblent pas aux emballages que l’on a, ça constitue encore une nouvelle routine."
"Au bureau, on a notre propre poubelle ou une entreprise s’en occupe avec 7 poubelles différentes. Ça aussi, c’est une autre routine.
C’est ça qui est compliqué."
“Si tout le monde comprend la valeur du déchet, le déchet peut devenir quelque chose. Avec le plastique, on refait du plastique.
Le plastique, c’est aussi 1€50 du kilo. Pour nous, on le balance juste à la poubelle pourtant des gens vont en refaire quelque chose.”
Elle est toujours annotée sur les emballages. Il faut alors l’apprendre et faciliter son apprentissage.
Un emballage, c’est poubelle jaune. Aujourd’hui, seules certaines villes en France sont concernées. Suffit de se renseigner auprès de sa mairie. Le déploiement à la France entière est normalement prévue d’ici fin 2022.
Pour te renseigner sur les consignes de ta ville, tu peux aller sur le guide du tri de Citéo.
Autant jeter dans la poubelle noire pour ne pas gêner le bon fonctionnement des centres de tri et risquer un refus de tri.
Astuces simples d’Arnaud Le Berrigaud :
“ Zone avec les consignes de tri élargies, tous les emballages → poubelle jaune
Pour les zones avec les consignes classiques, la poubelle jaune, c’est → aluminium, métal, conserve, canette, cartons plats, bouteilles et flacons.
Si doute → poubelle noire”
⚠️ Ne jamais se dire que du coup, le tri ne sert à rien, au contraire ! Prenons le fameux exemple du pot en yaourt :
“Seulement 3.5% des pots de yaourts sont recyclés : donc les gens ne veulent pas recycler. Si on n’arrive pas à massifier tout ce qu’il y a sur le marché, c’est normal qu’aucun recycleur ne s’intéresse à 3,5% de matière.”
En bref, il faut inciter à avoir les bons gestes de tri, pour permettre aux recycleurs de recycler.
Comme on te le disait déjà, les filières de recyclage ont un gros impact positif à bien des égards. C’est pourquoi comprendre l’origine de ce qui y finit est PRI-MOR-DIAL matelot !
Grâce à notre super invité, tu en sais désormais beaucoup plus (et moi aussi d’ailleurs).
L’emballage, on ne peut pas encore totalement s’en séparer et de plus, il faut apprendre que ce dernier a une valeur lors d’une possible seconde vie. Il suffit de le comprendre et savoir comment bien le jeter afin qu’il puisse faire profiter de toute sa valeur à tous les acteurs qui ont besoin de lui, dont toi !
Prochaine étape, comprendre ce qui se passe dans le processus du recyclage, reste à bord. Comme l’a dit papy Théodore avant moi :
Je te donne rendez-vous très bientôt dans le cadre cette Recyclopédie 👀