Il est un phénomène que tout le monde observe, sans toutefois vraiment le connaître… Il s'agit de l’eutrophisation — une forme de pollution naturelle assez méconnue. Lumière, dans cet article, sur le phénomène d’eutrophisation de l’eau et ses conséquences sur les milieux aquatiques. Spoiler alert : derrière ce nom compliqué, se cache un processus assez simple 🤓.
L’eutrophisation est un processus naturel par lequel un milieu aquatique reçoit trop de matières nutritives… Ce qui conduit à une prolifération de plantes aquatiques et une dégradation de leur écosystème. Parmi ces matières nutritives, on compte notamment le phosphore et l’azote. Ce phénomène naturel concerne majoritairement les eaux douces.
Parmi les principaux signes annonciateurs de l’eutrophisation, on note :
Sans même le savoir, vous avez forcément déjà observé un cours d’eau touché par l’eutrophisation ! Ils sont faciles à reconnaître, car toujours recouverts d’une couche verte ou brune.
Quand ils sont présents dans l’eau, le phosphore et l’azote mentionnés plus haut constituent un formidable apport nutritif pour les plantes aquatiques (phytoplanctons, algues en tout genre…). Du coup, plus une eau est concentrée en phosphore et en azote, plus ces plantes prolifèrent. Oui, mais voilà : trop de plancton tue le plancton ! 😅
Quand les plantes aquatiques sont trop nombreuses, une pellicule verdâtre se constitue à la surface de l’eau. Problème : cette pellicule empêche la lumière de pénétrer dans l’eau… Or, la lumière est vitale à certains organismes vivant dans les fonds marins, qui pratiquent la photosynthèse.
C’est alors qu’un cercle vicieux s’enclenche 👇.
Les animaux qui meurent faute de lumière se décomposent dans les fonds aquatiques… et se transforment en matière organique. Or, plus la matière organique s’accumule dans les fonds marins, plus les bactéries aérobies (qui se nourrissent de matière organique) la décomposent… et se multiplient ! Le hic ? Pour décomposer la matière organique, les bactéries aérobies utilisent de l’oxygène… qui, avec le temps, devient de plus en plus rare dans les couches profondes… ce qui finit par causer la mort d’autres organismes aquatiques ! Et, vous l'avez compris, plus les organismes morts s’accumulent, plus la composition de l’eau se dégrade... Vous voyez le cercle vicieux ?
Comme on l’aura vu, une eutrophisation accélérée produit une somme de réactions en chaîne !
À la base, l’eutrophisation est un processus naturel, qui peut durer plusieurs milliers d’années… Mais avec l’activité humaine, ce processus est accéléré.
👉 Quand l’eutrophisation résulte des activités humaines, on parle de dystrophisation ou d’eutrophisation anthropique.
Plusieurs facteurs résultant de l’activité humaine peuvent accélérer le processus d’eutrophisation, c’est notamment le cas :
☝️ Bref, c’est toujours un peu la même chanson : quand l’Homme utilise des produits chimiques (pour produire plus de fruits et légumes, pour se laver, etc), il finit toujours par polluer les mers et les sols… Puisque les substances chimiques utilisées ne disparaissent pas comme par magie ! Et la conséquence, on la connaît : les écosystèmes aquatiques s’en trouvent fortement perturbés.
🔎 Zoom sur… les algues vertes de Bretagne
Le phénomène le plus connu d’eutrophisation ayant pris des ampleurs catastrophiques est bien connu dans l’Hexagone… Il s’agit des algues vertes de Bretagne, qui polluent certaines plages bretonnes. Spoiler alert : les algues vertes sont une conséquence de l’activité humaine.
Pour résumer 👇 :
À cause de l’élevage industriel qui sévit en Bretagne (pour info, c’est là-bas qu’on produit le plus de lait, d’œufs, et de viande de porc, de volaille et de veau), d’importants effluents d’élevage sont rejetés dans l’eau. Conséquence : celle-ci est alors surchargée en azote. Et la suite, on la connaît… Qui dit surcharge d’azote dit prolifération de plantes aquatiques — et en l’occurrence d’algues vertes toxiques.
Moins l’eau d’un milieu aquatique se renouvelle, plus elle peut être touchée par l’eutrophisation… Ce qui explique pourquoi les mers sont un peu moins concernées par ce phénomène : grâce au courant, les algues ne peuvent pas s’y accumuler et sont, à l’inverse, continuellement entraînées au loin. Autrement dit, l’eutrophisation concerne principalement les cours d’eau statiques. On estime qu’un tiers des cours d’eau de France sont concernés… 😱 Les zones agricoles où les terres subissent de l’épandage sont les plus touchées par l’eutrophisation.
💡 Dans les mers et océans, ce sont les littoraux (les zones côtières, donc) qui peuvent être concernés par ce phénomène.
Bien que les activités principales de l’Homme facilitant l’eutrophisation soient essentiellement liées aux engrais industriels de la filière agricole et des relâchements des eaux usées, on peut tous agir contre ce phénomène ! Comment ? Comme d’habitude, en optant pour des produits naturels au quotidien. Évitez par exemple d’utiliser de l’engrais chimique, privilégiez les produits d’entretien naturels (et évitez ceux qui contiennent du phosphore et de l’azote).
Ça tombe bien : chez Pimpant, nous proposons une gamme complète de produits ménagers, 100% naturels et écologiques 😃.
Les bases pour comprendre l'action des gaz à effet de serre
Plongée vers la culture de coraux pour les préserver
Pourquoi consommer de la viande, ça émet des gaz à effet de serre ?
Voyage au bord de mer : comprendre l'érosion littorale
Qu’est-ce qu’un puits de carbone naturel et à quoi sert-il ?