Dans un article précédent, nous évoquions les ingrédients dangereux à bannir de ses cosmétiques, comme les parabènes, silicones, sulfates, huiles minérales… Bref, autant de substances problématiques encore très présentes dans certains produits conventionnels ! Aujourd'hui, on va encore plus loin, en étudiant les principaux colorants cosmétiques (leur rôle, leurs différentes catégories)… On va aussi voir pourquoi il est mille fois préférable de recourir aux colorants naturels !
Première chose à savoir : à l’origine, les couleurs sont plutôt rares dans la nature ! Eh oui : bien avant l’époque de l’industrialisation, les couleurs utilisées par l’Homme étaient issues… d’éléments naturels - et elles se comptaient sur les doigts d’une main ! En bref, elles étaient soit extraites de végétaux (comme les plantes), de minéraux (comme les roches ou les pierres, telle que la malachite — connue depuis l’Antiquité) ou d’animaux (oui oui).
💡 Du temps de la Préhistoire, nos ancêtres pouvaient compter sur trois couleurs principales : le rouge, le jaune et le noir !
Dans le domaine des cosmétiques, on parle davantage de pigments que de colorants ! Eh oui : alors que les colorants sont solubles dans l’eau, les pigments ont plutôt la faculté de donner aux produits de la couvrance. On comprend donc que ce sont des ingrédients de choix pour les produits de maquillage !
Ces pigments peuvent ensuite être divisés en deux grandes catégories : les pigments naturels et les pigments synthétiques.
💡 Le saviez-vous ?
Les pigments synthétiques dérivés du pétrole sont faciles à démasquer dans les listes INCI. C'est bien simple : leur nom commence toujours par le préfixe "CI", suivi de 5 chiffres.
Comme mentionné plus haut, la nature dispose d’une quantité limitée de couleurs. Certaines sont difficiles, voire impossibles, à obtenir. Et puis, ne l’oublions pas, reproduire une couleur naturellement coûte cher. Pour amoindrir leurs coûts et gagner en productivité, les industriels ont vite appris à reproduire facilement des milliers de nuances de couleurs.
Premièrement, certains pigments synthétiques sont issus de la pétrochimie (notamment des dérivés de l’aniline), voire des déchets industriels… Autant de substances peu recommandables pour la santé humaine — d’autant plus que nous appliquons notre maquillage sur des parties sensibles comme les yeux ou la bouche !
Et ce n'est pas tout. La plupart des colorants de synthèse sont azoïques… Or, les colorants azoïques libèrent des amines aromatiques — des composés qui peuvent être cancérigènes.
Enfin, comme tout produit artificiel, les pigments chimiques posent un problème écologique. Eh oui : une fois éliminé, le produit de synthèse finit sa course… dans l’océan ou dans les sols. Ce qui est sûr, c’est qu’il ne disparaît pas comme par magie !
Par exemple, le colorant CI 26100 (qui est un colorant rouge) peut libérer du 4-Aminoazobenzene, une substance chimique qui est… reconnue cancérigène et toxique pour les organismes aquatiques ! À l’heure actuelle, la Commission européenne n’a pas statué sur son caractère cancérigène pour l’Homme…
💡 Le saviez-vous ?
Selon le CIRC (Centre international de recherche sur le cancer), les métiers de coiffeur et de barbier sont considérés comme cancérigènes... car ils impliquent nécessairement d’utiliser des colorants qui contiennent des amines aromatiques.
Fort heureusement, il est tout à fait possible aujourd’hui de se passer des colorants synthétiques, en optant pour des solutions naturelles ! Comme expliqué plus haut, les pigments naturels peuvent être d’origine végétale, minérale ou animale. Par exemple, pour obtenir la couleur rouge carmin, on… écrase un insecte (la cochenille) qui, une fois broyé, produit cette fameuse couleur. Il s’agit d’un des colorants les plus utilisés (on le retrouve dans l'industrie agro-alimentaire avec les yaourts, les sodas, la charcuterie…). Sur les emballages, ce colorant porte le nom E120.
Pour y arriver, deux solutions :
Et ce n’est pas très compliqué. D’ailleurs, notre média regorge d'articles astuces montrant comment fabriquer un fard à paupières maison ou un rouge à lèvres maison avec des colorants cosmétiques naturels.
💡 Bon à savoir
Les humains sont loin de pouvoir voir toutes les couleurs, comparés à d’autres êtres vivants… La championne du monde en titre ? La crevette mante, qui possède près de 16 types différents de photorécepteurs contre 2 types différents pour les humains (les cônes et les bâtonnets). Elle peut voir jusque dans les ultraviolets ! On est bien peu de chose finalement…
S’il est tentant d’avoir recours à des palettes de maquillage ou à des rouges à lèvres hauts en couleur et en pigments, ces produits ne sont pas sans risques pour l’environnement et la santé de l’Homme ! Comme on aime à le dire chez Pimpant : en matière de cosmétiques, moins, c’est mieux. Autrement dit, il vaut mieux privilégier la qualité à la quantité - en optant pour des produits simples, à la formule minimaliste et naturelle.
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