Vous connaissez sans doute déjà les six continents sur le bout des doigts : l’Europe, l’Afrique, l’Amérique, l’Asie, l’Océanie et l’Antarctique. Mais… connaissez-vous le 7ème continent, aussi appelé le “Great Pacific Garbage Patch” ? Eh bien, pour faire simple : c’est une grande (immense même) plaque de déchets présente dans l’océan Pacifique. Vous imaginez peut-être des déchets à perte de vue qui flottent à la surface ? Ce n’est pas si simple que cela... Ces déchets, provenant à 80% des terres, sont majoritairement constitués de microplastiques, des particules dont la taille est inférieure à 5mm. Chez Pimpant, l’océan nous tient à cœur et le fléau du plastique est l’une des raisons pour lesquelles nous avons créé ce projet. Vous parler du 7ème continent est donc une bonne base pour comprendre l’impact du plastique sur la faune et la flore marines, mais aussi sur les populations vivant à proximité du littoral.
Le septième continent, c’est une accumulation de déchets plastiques immense. Il n’est pas le seul gyre de déchets à exister, mais il est le plus gros. On estime qu’il fait 6 fois la surface de la France, soit 3,43 millions de km2 de déchets qui vivent leur vie dans l’océan Pacifique Nord, au large du Japon. Si l’on ramassait l’intégralité des détritus, on récupèrerait une masse de déchets d’environ 80 000 tonnes de déchets. Quand on sait qu’une voiture équivaut à peu près à 1 tonne, la comparaison est impressionnante.
Ces gyres abritent tous types de déchets, dont des polymères (plastiques) non dégradables. On y trouve des macro-déchets bien visibles (tels qu’une bouteille ou un sac par exemple) ainsi que des micro-déchets, dont la taille est inférieure à 5mm, qui se fragmentent au fil du temps.
Pourquoi parle-t-on autant de ce continent de plastique ? Premièrement parce qu’il est le plus gros et donc le plus connu des vortex, deuxièmement parce qu’il illustre de manière significative la façon dont les déchets impactent les écosystèmes marins et toute la chaîne alimentaire. Si l’on a tous déjà vu des animaux marins tels que des tortues, des oiseaux marins ou mammifères marins enchevêtrés dans des filets, blessés par des pailles ou des sacs plastiques, il est plus difficile d’observer, d’où nous sommes, l’impact des microplastiques sur les êtres vivants. Pourtant, ces microplastiques s’insèrent dans les tubes digestifs des espèces marines suite à leur ingestion et libèrent, au passage, divers contaminants chimiques… qui, souvent, terminent dans les assiettes. C’est un peu comme un retour à l’envoyeur.
Le 7ème continent, vous en avez peut-être déjà entendu parler à l’école ou dans les journaux. Figurez-vous qu’il a plusieurs petits noms ! The Great Pacific Garbage Patch, la soupe plastique (miam), le vortex d’ordures ou encore le gyre de déchets. Quand on entend tout ça, on pourrait s’imaginer des bidons à ne plus en voir l’horizon mais, le 7ème continent n’est pas une masse solide. Il faut plutôt l’imaginer comme une mer saturée de micro-déchets en tout genre. Sur les photos prises par hélicoptère ou drone, il est presque indétectable et translucide… incroyable quand on connaît sa taille ! ⅓ de l’Europe, 30cm d’épaisseur, une superficie gigantesque qui rivalise avec nos continents. Il porte bien son nom finalement.
Comme le montre la carte ci-dessous, le 7ème continent n’est pas le seul gyre de déchets. Il a ses petits copains dispatchés aux quatre coins de la planète. Lui, il a posé ses valises dans l’océan Pacifique Nord, entre le Japon et Hawaï (Amérique du Nord). S’il forme une grande plaque de déchets, on peut tout de même le diviser en deux zones : la Eastern Pacific Garbage Patch à l’est, et la Western à l’ouest.
Vous imaginez bien qu’il n’est pas né des siècles en arrière. Le plastique, on le connaît depuis peu et son utilisation s’est accélérée il y a quelques décennies, sans pour autant que l’on se préoccupe de sa vie après la poubelle. Le septième continent, lui, a été découvert par l’océanographe et skipper américain Charles J. Moore en 1997 lors d’une compétition entre Los Angeles (Californie) et Hawaï. Sacrée découverte !
Comment ces déchets sont-ils arrivés jusqu’ici ? Eh bien, si tu as déjà lu l’article sur le trajet des déchets jusqu’à l’océan, vous savez maintenant que la plupart des déchets plastiques sont charriés par les vents, la pluie, les fleuves, lacs et rivières. Au sein du 7ème continent, 80% des déchets présents en proviennent ! Ils sont transportés de la terre, jusque dans les rivières, puis terminent leur course au beau milieu de l’océan. Leur chemin ne s’arrête pas là. Les débris plastiques sont transportés par les courants marins jusque dans ce qu’on appelle des vortex de déchets ou gyres de déchets. Les courants océaniques présents au sein de ces tourbillons circulent sous forme de spirales et emprisonnent les déchets, ce qui entraîne la formation d’amas. Aujourd’hui, on comptabilise cinq zones où les déchets s’accumulent : en océan Indien, en Atlantique Nord, en Atlantique Sud, au sein de l’océan Pacifique Nord et Pacifique Sud. Comme tu peux le constater… un peu partout !
Aujourd’hui, plusieurs associations et scientifiques se penchent sur le problème. À notre échelle, en tant que particulier ou entreprise, on peut aussi agir sur le flux de plastique qui s’insère chaque jour dans les océans.
Du côté des associations, plusieurs projets sont en cours tels que The Ocean Cleanup, projet mené par le Néerlandais Boyan Slat qui vise principalement à créer une immense barrière flottante en mer ayant pour but de récolter les morceaux de plastiques flottants. Le Project Kaisei, mené par le Ocean Voyage Institute, étudie l’impact du vortex sous toutes les coutures en réalisant de nombreuses expéditions. Plus on en saura, mieux on saura traiter le problème.
Pour agir à notre échelle, on peut commencer par diminuer notre consommation de plastique et inciter les marques à utiliser des solutions plus respectueuses et durables ou du moins valorisables grâce au recyclage.